Le roi-nu-pieds, de François d'Epenoux

 

Un miracle, un livre à fil tendu, un exercice de corde raide maîtrisé avec brio par François d’Epenoux, qui parvient à faire se confronter sans jugement deux mondes a priori irréconciliables : celui du père, publicitaire, qui mène dans le confort la vie pour laquelle notre société consumériste nous a formatés, et celui du fils, Zadiste à Notre-Dame des Landes, qui a rejeté en bloc le modèle paternel, et tente, avec ses moyens et ses idéaux, mais sans en être dupe, de contribuer à sauver la planète, peut-être, et lui-même, sûrement !

L’auteur aura des mots de velours pour décrire la pudeur infinie entre ces deux écorchés, et des mots coup de poing quand la douleur trop longtemps contenue explose et saccage les liens ténus, qu’ils soient enfouis ou récemment restaurés. Au fil des pages, on reste en vibrations, entre sentiment d’un danger et frémissement d’espérance.

Une plume poétique, mordante, drôle aussi (quel régal que les noms de lieux baptisés par les zadistes : le travail du bois « billot dégradable » ! j’aurais aimé le trouver, celui-là !!! ), qui délivre de forts messages tout en douceur, de belles réflexions à méditer pour en saisir toute la substantifique moelle, et que j’aurais envie de faire lire de force, et avec interro écrite à la fin, à tous nos députés et autres personnages publics...

Maritchu




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