La fille du grand hiver, de Isabelle Autissier

 

Elle s’appelle Arnarulunguaq, Arnar pour la commodité de ma lecture!

Arnar vit au début du XXème siècle dans la région de Thulé, où les Danois ont établi une sorte de camp de base pour poursuivre plus commodément leurs investigations ethnologiques encore plus au nord. Ils ont installé aussi un comptoir commercial, dans lequel ils proposent à la population locale les premiers biens occidentaux, la farine, le sucre, et de jolies tasses en porcelaine ( indispensables pour boire le thé dans l’igloo avec des gants en peau de phoque ). C’est le début de la dépendance aux biens de consommation, et de la déculturation.

La condition féminine n’y est pas plus joyeuse qu’ailleurs, peut être pire vu la rigueur des conditions climatiques. Arnar supporte mal le joug. Sa chance va être d’avoir un mari un peu moins borné que les autres, qui va oser l’emmener en traîneau dans ses campagnes de chasse, et, oh incroyable avancée sociale, l’initier au maniement de la carabine !

Avec le sucre et la porcelaine, les Danois ont amené aussi la tuberculose, et Arnar va perdre son mari et presque toute sa famille. Mais elle plaît à Knud Rasmussen, qui va accepter de l’emmener dans ses expéditions à la découverte des autres populations de ce monde glacé. Elle meurt à 37 ans, première femme exploratrice inuite, totalement méconnue jusqu’à ce qu’Isabelle Autissier lui redonne vie, dans ce roman lumineux et glacé.

Maritchu



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